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dimanche 13 mars 2011

Garcia a le "mode d'emploi"

Garcia a le "mode d'emploi"

 

Pour affronter Valenciennes (17h00), Rudi Garcia n'a pas l'intention de changer les recettes qui ont fait le succès de Lille à Marseille, le week-end dernier. Une recette tournée vers l'offensive qui permet aujourd'hui au LOSC d'être leader. Portrait d'un amoureux du beau jeu qui sait ce qu'il veut.

Rudi Garcia a fait du chemin. Au début de l'été 2009, il était prié de faire ses valises suite à un conflit avec le directeur sportif de l'époque, Xavier Thuilot. Une parenthèse de quinze jours avant de retrouver sa place sur le banc de Lille qui semble aujourd'hui lointaine. Car l'entraîneur, en place depuis trois ans, s'est imposé comme le principal bâtisseur du succès des Lillois, toujours leaders avant d'affronter Valenciennes, dimanche. Le coup de force de son équipe à Marseille (1-2), le week-end dernier, l'a encore un peu plus conforté. Lui mais surtout ses méthodes. "Ce match à Marseille a permis (aux joueurs) de retrouver les règles pour gagner un match. On connait le mode d'emploi", dit-il. Ce mode d'emploi, l'ancien milieu offensif a déjà eu l'occasion de le détailler. "On fait confiance à notre philosophie de jeu. On pense qu’on a quand même plus de chances de gagner en marquant des buts. C’est plus intéressant d’essayer de poser des problèmes à l’adversaire que de se contenter de le contenir", aime-t-il répéter, reprenant à son compte l'adage "la meilleure défense, c'est l'attaque".
Un principe qui l'a suivi toute sa carrière depuis ses débuts à Corbeil-Essonnes. Ceux qui l'ont côtoyé témoignent. Jean-Guy Wallemme, dont Garcia a été l'adjoint à Saint-Etienne avant de lui prendre sa place, garde malgré tout le souvenir d'un entraîneur qui "aime le jeu" et "a des connaissances en préparation athlétique". "Il est né pour ce métier", souligne-t-il. Au Mans, le technicien n'est pas parti en très bons termes (quelques jours après avoir obtenu le licenciement d'Arnaud Cormier) mais Daniel Jeandupeux reste sous le charme: "On avait été surpris par la qualité du jeu qu'il avait réussi à donner à notre équipe du Mans. Ce qu'il a fait et continue à faire est remarquable. J'aime bien le style qu'il a donné à son équipe. Lille, c'est comme Barcelone". Michel Seydoux, qui l'a fait venir à Lille, savoure à sa manière le changement de style avec son prédécesseur, Claude Puel : "Puel, c’était du cidre. Avec Garcia, c’est devenu du champagne. Je suis un homme de spectacle, et j’aime les bulles".
"On doit être fidèle à nos principes"
Rudi Garcia n'est donc pas près de changer, qu'il affronte Marseille ou Valenciennes. "On doit être fidèle à nos principes", a-t-il insisté cette semaine. De toute façon, est-il capable d'adopter un style défensif ? "Si la culture du club est défensive et que ce n’est pas possible de recruter… Mais c’est compliqué de bien figurer dans un championnat sans marquer. En tout cas, ce n’est pas dans mes habitudes", répond-il. Pour l'entraîneur, la victoire à Marseille (2-1) ne change donc rien. Elle ne rend sûrement pas la tâche du LOSC plus difficile : "Le plus dur ne commence pas. Il a toujours été présent. Il est aussi dur de gagner contre Valenciennes qu'au Vélodrome." "La seule différence, c'est que nous nous avons joué nos confrontations avec Marseille et Lyon", a ajouté le technicien lillois, souhaitant que Lille ne s'occupe que de lui même. Hormis le PSG et Rennes pour clore la saison, Lille n'a plus d'équipe du haut de tableau au programme.
Mais s'il suffisait de jouer et d'attaquer pour caracoler en tête du championnat, ça se saurait. La recette du succès de Rudi Garcia ne s'arrête donc pas là. Rudi Garcia explique qu'il est avant tout "quelqu'un de rigoureux et qui a le souci du détail", capable de "rappeler à l'ordre" ses joueurs lorsqu'ils perdent deux ballons de suite à l'heure de jeu au Vélodrome. Son autre marque de fabrique : "la proximité entre mes joueurs et moi sinon je ne peux pas entraîner". A Lille, il a ainsi fait de Mavuba ou Landreau ses hommes de confiance. Le turnover pratiqué en Ligue Europa aidant, il a aussi su impliquer les remplaçants dans son projet. Mais Garcia est également un homme habile, qui se confie peu et décide seul, selon des proches. Capable aussi d'écarter ceux qui le gênent, même si ce sont des "historiques" du LOSC, comme Grégory Malicki ou Grégory Tafforeau. A contrario, il sait aussi se montrer fidèle, que ce soit envers son adjoint Frédéric Bompard ou le LOSC, où il doit prolonger malgré la convoitise du Bayern ou de Liverpool. "Il n'y a aucun doute là-dessus", assure-t-il, séduit par l'idée d'emmener une grande équipe dans le nouveau stade du club en 2012.
Fidèle au LOSC
Rudi Garcia ne doute pas. Il sait également obtenir ce qu'il veut, comme cette nouvelle pelouse qu'il pourra enfin inaugurer face au VAFC de Philippe Montanier, son ami. Un argument de plus pour asseoir sa philosophie de jeu. "On va avoir un terrain plat, relativement dur et non plus un terrain fatigant pour les organismes, se félicite-t-il. C'est un atout supplémentaire. Je pense que psychologiquement on en avait besoin, surtout après le jeu qu'on a déployé à Marseille". Car, pour lui, si les Nordistes veulent aller au bout, "l'évidence est que ça passera par le jeu. Il y aura sans doute des inconvénients à cette philosophie, des moments plus difficiles mais c'est en affichant cette envie qu'on pourra réussir de belles choses". Pour l'instant, la formule fonctionne à merveille. Si cela continue, le président Seydoux pourra déboucher le champagne pour de bon.


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